Conclusion provisoire.

Me voilà de retour chez moi. Mes valises, restées en attente quelque part du fait de la grève de la Lufthansa, sont arrivées hier.

Malgré le carton à bananes que j'avais mis à l'intérieur de chaque valise, trois pièces sont cassées dont deux cadeaux et une des miennes qui était bien réussie et faisait partie d'une paire.

On ne saurait trop soigner les emballages...

J'ai tout de suite commencé le nettoyage.

Je vais reprendre ces pièces à la lumière de mon expérience japonaise et je vous en donnerai des nouvelles dans quelques semaines.

De mon séjour au Japon, en ce qui concerne la céramique, je retiens le goût et la production à la fois de céramiques très brutes, dans la continuité de la tradition des six vieux fours, Bizen, Tanba, Shigaraki, Echizen, Seto, Tokoname, et de pièces très fines, décorées, ciselés, avec des lustres or ou platine et aussi l’innovation qui prend ses racines dans le respect et la continuité des traditions.

Cette diversité m'enchante moi qui aime également les poteries traditionnelles (enfin j'ose l'avouer ! ) et l'art le plus contemporain, la terre brute et les décors chargés...

Je me suis réjouis de trouver sur les tables des restaurants, du plus simple au plus sophistiqué, des céramiques variées associées formant écrin à la nourriture.

Le mélange de modernité et de tradition n'est pas un cliché. J'y ajouterais le rapport entre dépouillement et profusion.

Le plus bel exemple pour moi est peut être dans la correspondance entre les jardins zen anciens, la philosophie qui les sous tendent, leur beauté épurée et les œuvres contemporaines de Naoshima, avec, dans les deux cas, le lien entre le paysage construit pour exalter la luxuriance de la végétation et le cours de l'eau, par lequel on chemine pour y accèder.

Si leur modernité est évidente, les japonais attachent une grande importance au respect des règles et des détails de traditions séculaires. La préparation du thé comme la façon de procéder à la toilette ou de se vêtir du kimono par exemple, sont des rituels codifiés issus de pratiques religieuses qu' il reste impensable de ne pas respecter.

Ce respect de règles et des détails s'applique au premier chef au langage et aux attitudes dans la vie quotidienne dont nous pouvons percevoir la subtilité et la complexité, sans pour autant être capable de les maitriser.

Les arts du spectacle semblent à première vue plus proches de nos pratiques, nous aussi jouons toujours Molière ou Shakespeare, Gesualdo ou Mozart. Il existe cependant au Japon une richesse des arts de la scène anciens qui est préservée et entretenue et, pas du tout comme c'est le cas parfois dans d'autres pays, pour et par le tourisme.

Pour revenir à la religion elle semble très vivante au vu non pas du nombre de temples, mais au vu de nombre de personnes que nous avons rencontrées et qui étaient soit étudiants en bouddhisme- certains venus du Népal-, soit travaillant dans les temples comme religieux, soit les fréquentant régulièrement.

Pendant ce temps la vie continue à Shigaraki . Dairon et Saya à l'atelier le dernier jour.

Pendant ce temps la vie continuait à Shigaraki .

La pièce de Kasumi san est dans le four je ne la verrai pas finie.

Une nouvelle résidente est arrivée, elle occupe mon ancienne place et s'appelle Marianne !

Dairon et Saya sont à l'atelier, le travail avance.

Je remercie Ateliers d'Art de France qui m'a permis de partir en résidence au Japon et le centre de céramique de Shigaraki qui a accepté ma candidature et m a accueillie.

Je renouvelle mes remerciements à tous ceux qui m'ont aidée, suivie, encouragée, pendant cette résidence.